Lectures !

L'Amant Marguerite Duras

Spéciale dédicace à Lorette qui doit le lire pour la rentrée !

Vers 1930, sur un bac traversant un bras du Mékong, un Chinois richissime s’approche d’une jeune fille de quinze ans qu’il va aimer. Dès les premières lignes du récit, on retrouve l’univers de Marguerite Duras, une atmosphère moite au cœur de paysages asiatiques, une soif de liberté et d’indépendance, une ambiance suave.

L'Amant est un véritable récit de formation, il a obtenu le prix Goncourt en 1984. L'héroïne a des obstacles à franchir : des interdits. Mais, du haut de ses quinze ans, la jeune fille s’affranchit des multiples opposants qui jalonnent son parcours : sa mère et ses frères, le père du Chinois, la société coloniale qui n'accepte pas les relations entre Asiatiques et Européens.

Récit de son enfance et de son adolescence en Indochine Française, ce roman aux consonances autobiographiques relate le premier amour très charnel entre la jeune fille et le riche Chinois de Cholen de douze ans son aîné,  mais aussi la vie au pensionnat, la rupture de la digue qui menace la maison de la famille près du Mékong, ou encore les relations familiales tendues.

La fin semble sonner le glas de cette histoire d’amour pourtant plus forte qu’il n’y paraît…

On retrouve dans ce roman l’atmosphère d’un Barrage contre le Pacifique, du même auteur, la sensualité en plus, ce qui ne gâche rien (Voir article du blog paru voici environ 2 ans pour aider Antoine aujourd’hui bachelier).

Le Petit Prince Saint-Exupéry

Histoire pour enfant ? Conte fantastique ? Conte philosophique ? Prose poétique ? Voyage initiatique ? Que dire à part que ce livre est une pure merveille ? Les vingt-sept chapitres délivrent autant de leçons dont le lecteur doit seul saisir la portée. Le voyage du petit prince de planète en planète et ses rencontres insolites invitent à une réflexion personnelle. Quelques humains, reflets de notre monde, un mouton, une rose, un renard, un serpent… nous émeuvent,

tant ils nous renvoient à nos propres destinées dans une prose d’une grande simplicité. Il faut le lire et le relire encore. Je n’ai pas su l’apprécier adolescente, je le comprends mieux aujourd’hui. Et je préfère l’illustrer plutôt que le résumer. Je l’ai lu en binôme avec monsieur et nous en avons déduit que j’étais sa rose et qu’il était mon renard. Mais, j’ignore si cette interprétation me plait vraiment.

Recommandé par les meilleurs thérapeutes !

La petite fille de Monsieur Linh Philippe Claudel

Monsieur Linh a tout perdu, excepté sa petite fille Sang Diû. Arrivé à bord d’un bateau surchargé de réfugiés, il a fui son pays en guerre, sa terre natale. Ce roman court, d’une grande humanité, fait écho à une actualité bien réelle et donne à réfléchir… Dans son camp de réfugiés, seul compte pour Monsieur Linh le bien-être de sa petite fille. Lui, n’a besoin de rien, jusqu’au jour où sur un banc, dans un parc, il fait la rencontre de Monsieur Bark. Naît alors une amitié improbable entre les deux hommes que tout oppose. Mais, se frayer une place dans un pays qui n’est pas le sien, n’est pas chose aisée et le parcours de Monsieur Linh est semé d’embûches. On tremble, on frémit pour lui jusqu’à la chute de ce roman riche en émotions. Un cadre spatio-temporel vague, on ignore où a atterri notre vieillard bienveillant, mais peut-être est-ce juste parce que cet apatride en incarne tant d’autres…

Philippe Claudel a l’art de véhiculer les émotions à travers une écriture simple et épurée. Le lecteur n’a qu’une hâte : terminer le roman qui ménage un certain suspense.

Avis aux lycéens : c’est un auteur très fréquemment étudié au bac et l’incipit du roman a fait l’objet d’un sujet type (invention) sur lequel nombre de mes élèves ont dû plancher. Dorénavant, je pourrai enfin leur raconter la suite, je ne la connaissais pas.

Méditer, jour après jour Christophe André

   

Bon, je ne suis pas maître en la matière, loin s’en faut. Pourtant ce n’est pas faute d’essayer et de fréquenter les temples de méditation bouddhiste (d’accord une fois tous les dix ans ça ne compte peut être pas et c’est chaque fois une visite furtive avec escale à la boutique souvenirs pour ramener des petits drapeaux tibétains colorés qui orneront mon jardin et mon bureau). Force est de constater que je suis incapable de méditer tant mon rapport au temps nécessite un travail de fond fastidieux. Néanmoins, c’est un vrai bonheur de voyager dans ce livre. Les chapitres sont courts et bien structurés, l’écriture s’adresse à tous, la qualité du papier et les couleurs sont un pur bonheur et aborder chaque thème par un tableau est une réelle réussite. Ainsi, le lecteur est invité à prendre le temps, celui de contempler, de se poser pour chercher les détails, explorer les ombres, les couleurs… L’approche est originale et judicieuse auprès de la néophyte que je reste et resterai en matière de méditation.

Bref, ce livre explique très bien ce qu'est la méditation et ce qu'elle peut nous apporter.